Une accélération inquiétante mais prévisible !

Le pays est inondé d’agences de communication, de studios, de freelances : tous étant soit-disant super qualifiés. Ce regroupement de services induit non seulement une concurrence féroce mais aussi une dilution de la qualité des services et des prestations.

Les prix exorbitants pratiqués par certaines agences sont devenus insoutenables pour de nombreuses entreprises tandis que les délais de plus en plus courts imposés par les clients ont un impact négatif sur la qualité des livrables.

Face à ces défis, de nombreuses entreprises et administrations ont été contraintes de revoir leur approche. 

Certaines ont embauché des équipes internes pour réduire les coûts et maintenir un contrôle sur la qualité même si cette option n’est pas toujours économiquement viable. D’autres ont opté pour des sociétés en dehors du Luxembourg, attirées par des coûts plus abordables. Cependant, la qualité graphique de ces prestataires est souvent de qualité moyenne (cette crise de qualité n’est pas limitée au Luxembourg), ce qui compromet la communication visuelle des entreprises luxembourgeoises.

Les agences et les plateformes proposant des designs low cost ne contribuent en rien, elles non plus, à l’amélioration de la qualité des services ni à la mise en valeur de l’expertise.

Pire encore, la médiocrité des propositions graphiques persiste depuis plus d’une décennie. Le manque d’innovation et de créativité est frappant et de nombreuses entreprises se retrouvent à faire face à des designs fades et génériques.

Cette stagnation est le résultat d’un monde de la communication et du design nombriliste et égocentré, où la créativité est la plupart du temps sacrifiée au profit du prix, de tendances éphémères et du m’as-tu-vu.

La crise du design actuelle révèle une série de problèmes profonds qui touchent l’industrie depuis des années.

• L’écologie et l’impact environnemental est plus que souvent négligée

   

• La déontologie est mise de côté par des pratiques douteuses telles que le non-respect des droits d’auteur par exemple

• Le respect du client est sacrifié au profit de la recherche du profit rapide entraînant des désillusions et des relations tendues.

• Le respect des graphistes, qu’ils soient indépendants ou en agence, est souvent mis à l’épreuve à cause de délais serrés, d’attentes déraisonnables, de prix au rabais et beaucoup d’impayés.

• Et n’oublions pas l’impact de l’IA, qui perturbe cet écosystème, remettant en question les certitudes établies (mais surtout immuables de nos belles agences de communication).

Pour sortir de cette crise, il est impératif que l’industrie du design reconsidère ses pratiques : seule une transformation profonde du secteur permettra de restaurer la confiance, de favoriser la créativité authentique et de garantir un avenir plus éthique et respectueux de l’ensemble des parties prenantes.